Un pays de rêve qui cache ses misères sous la pureté de ses paysages et des sourires.

Loin des dépliants des voyagistes et des promesses des agences de trek, voici de quoi mieux comprendre ce pays magnifique et sa population diverse et attachante .

 

 

 

 

 

                  Situation

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Népal est un pays d'Asie situé dans l’Himalaya et bordé au nord par la République Populaire de Chine, région autonome du Tibet, et au sud par l'Inde. Sa capitale est Katmandou, la langue officielle est le népalais et la monnaie est la roupie népalaise.

Le Népal est un petit pays de 147 181 km2 dont l'altitude varie de 60 mètres dans le Téraï jusqu'à 8 848 mètres avec l'Everest. Cet énorme dénivelé entraîne une grande diversité de climats et de terrains:

* subtropical dans la zone du Téraï au sud;

* tempéré dans la région centrale de montagnes basses et collines;

* froid et sec dans la région des montagnes hautes de l'Himalaya.

Seulement 20% de la superficie totale du pays est cultivable et les besoins croissants en chauffage et en riz de la population entraînent une déforestation inquiétante.

 

Politique

Le Népal moderne est né au 18ème siècle lorsqu’un prince du Gorkha parvint, au prix de campagnes militaires impitoyables, à unifier un ensemble d’états des contreforts de l’Himalaya jusqu’alors indépendants. La dynastie des Shah ainsi fondée se maintint jusqu’en 2007, mais fut confinée à des fonctions de culte et de représentation par une dynastie parallèle de Premiers ministres, les Rana, entre 1830 et 1950. Sous les Ranas, le Népal fut rigoureusement fermé aux étrangers, seul résidant à Katmandou un haut-commissaire britannique.
Les Shah reprirent le pouvoir effectif en 1950 et commencèrent à moderniser timidement le Népal, d’où toute infrastructure et tout système scolaire étaient jusqu’alors bannis.

​

Des institutions représentatives furent mises en place et la démocratie parlementaire établie en 1990.

Mais ces mesures ne purent pallier ni résoudre l’ampleur de la pauvreté et des inégalités dans les zones rurales comme dans les villes : les troubles se multiplièrent, et à partir de 1996 commença une véritable guérilla d’inspiration maoïste, qui se mua rapidement en guerre civile.
En dix ans, les maoïstes se rendent maîtres de vastes territoires où ils créent un Etat parallèle et mettent en œuvre leurs projets de développement, notamment en faveur des femmes, des intouchables, des minorités ethniques, et multiplient les actions d’hygiène et de santé publiques, d’alphabétisation et d’éducation. Mais tout ceci cependant ne va pas sans violence ni coercition.
En 2001, un massacre aux arrière-plans restés mystérieux décime la famille royale. Le nouveau roi Gyanendra, peu populaire et soupçonné d’être l’instigateur du massacre, ne se montre pas, politiquement, à la hauteur de la situation : en 2006, une grève générale fait échec au roi et en décembre 2007, la monarchie est abolie.

Aujourd’hui, au terme d’une douzaine d’années parfois chaotiques mais finalement prometteuses, le Népal est devenu une république parlementaire fédérale et séculière (Constitution du 20/09/2015).

 

Une femme, issue du « parti communiste marxiste-léniniste unifié », Bidya Devi Bandhari, est élue présidente de la République et réélue en 2018. Les différents échelons administratifs, dont les sept provinces fédérées, ainsi qu’un Parlement bicaméral sont mis en place tout au long de l’année 2017 jusqu’au début de 2018 à la faveur d’élections successives, qui voient la coalition des gauches communistes l’emporter régulièrement.

Mais ce qui est surtout frappant, c’est la naissance, parfois violente et souvent très intransigeante, d’un véritable esprit citoyen: les Népalais n’hésitent plus à dénoncer la corruption endémique et à exiger des comptes de leurs dirigeants.

D’autre part, les fantômes de la guerre civile, en dépit d’une politique de réconciliation nationale initiée dès 2009 par les principaux partis (les deux partis communistes et le parti du Congrès), ressurgissent à tout moment.

Au tout début de l’année 2020, par exemple, l’élection comme « speaker » (président) de la Chambre des Représentants d’Agni Sapkota a provoqué de graves remous, car cet homme issu de la direction du parti communiste marxiste-léniniste est soupçonné de crimes contre l’humanité commis durant la guerre civile. Quelques jours plus tôt, un autre leader maoïste, Pushpa Kamal Dahal, avait commis la maladresse lors d’un meeting de dire qu’il n’assumait la mort « que » de 5.000 des 17.000 Népalais tués durant la guerre civile.

Ainsi va le Népal d’aujourd’hui, avide de liberté et de progrès, mais encombré aussi de son passé tourmenté.

​